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Trois pistes pour cultiver l'estime de soi

Je suis déçu par mon année agricole, même si ma ferme tourne bien. Mes proches me disent que je vois toujours le verre à moitié vide. J’aimerais changer mon regard mais comment ? Réponses de Pierfrancesco Pardini, psychologue clinicien en ligne et jardinier-cultivateur en Toscane (1).

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Votre questionnement touche à l’altération de l’estime de soi. Celle-ci est un jugement ou une évaluation que l’on porte sur soi-même. Quand elle est faible, la personne est comme un arbre fruitier privé de soleil et d’eau qui ne donne plus de fruits. Je vous propose trois pistes pour la renforcer.

Tout d’abord, l’autocompassion. C’est la capacité d’avoir, à l’égard de soi-même, la même bienveillance que celle qu’on accorderait à un ami proche dans des moments difficiles. Le métier d’agriculteur est exigeant, il faut faire face à une météo imprévisible. Au lieu de se blâmer, il est préférable de se dire : « J’ai fait de mon mieux avec les ressources que j’ai. » De plus, vous n’êtes pas seul dans cette situation : les difficultés sont inhérentes à la vie. Il s’agit d’accepter ce qu’on ne peut pas changer, au lieu de se mettre la pression.

Autre piste : renforcer son capital bien-être. Pour pouvoir donner aux autres, il est nécessaire de recharger le « réservoir ». S’il est vide, l’individu court au burn-out. Les personnes très altruistes s’oublient parfois. Je les invite à s’accorder dans la journée un moment pour faire quelque chose qui leur plaît même si ce n’est pas « rentable ». Certains petits gestes sont bénéfiques au bien-être : respirer profondément, s’émerveiller devant la nature… Avoir des liens sociaux protège en outre des troubles psychiques. L’isolement aggrave en effet les situations de détresse mais aussi la consommation de substances comme l’alcool par exemple.

Pierfrancesco Pardini, psychologue clinicien en ligne et jardinier-cultivateur en Toscane. (©  DR)

Enfin, cultivez la gratitude. Dire merci fait du bien à celui qui reçoit mais aussi à celui qui l’exprime. Prenez également le temps de savourer les cadeaux de la vie, les récoltes du jardin… Cette attitude s’oppose à la société contemporaine du « tout de suite ». Sur ce point, la philosophie agricole nous apprend la patience et à nous réjouir de ce que nous avons. Ralentir également quand mon corps me dit stop pour éviter l’accident, d’autant plus dans un métier où les engins sont dangereux. Je suggère enfin de tenir un journal de gratitude et y noter chaque jour vos propres réalisations, petites et grandes. Le geste d’écriture renforce le regard positif sur la vie.

(1) Site : www.seminmente.it/fr.

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